Les États-Unis – De L'Indépendance a la Première Guerre Mondiale by Jacques Portes

Les États-Unis – De L'Indépendance a la Première Guerre Mondiale by Jacques Portes

Auteur:Jacques Portes [Jacques Portes]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Histoire
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Après 1870, aucune grande loi ne sera votée au sujet de la reconstruction, à l'exception des textes d'application pour réprimer les réactions sudistes - Force Act de 1870 et 1871 -, en 1875, le Chant du cygne du Congrès est l'adoption d'une loi des droits civils, très audacieuse mais restée lettre morte jusqu'au milieu du XXe siècle.

La reconstruction politique est achevée en 1870, complétée par l'amnistie des anciens confédérés en 1872. L'élection d'Ulysses Grant, le héros de la guerre, à la présidence en 1868 comme candidat républicain marque bien cette évolution. En effet, loin de constituer une potentielle menace de césarisme, comme l'ont cru nombre d'Européens, la présence de Grant à la Maison Blanche, entouré de modérés, ne renforce pas les radicaux. L'homme n'a aucune envergure politique : élu grâce aux voix des Noirs, il est le symbole de la victoire républicaine mais ne tient pas à pousser plus loin la reconstruction, se contentant, dans certains cas extrêmes, d'ordonner aux troupes fédérales de déloger les gouverneurs démocrates qui s'accrochent au pouvoir en Caroline du Sud ou en Louisiane. En 1872, il est réélu sans difficulté.

Cette reconstruction a été violemment dénoncée dans le Sud ; la présence des troupes fédérales apparaît comme une intolérable occupation, le travail du Freedmen bureau, dont les effectifs n'atteignent que 158 personnes au moment de sa dissolution en 1869, comme une ingérence inadmissible dans les affaires des États et le vote des Noirs comme une abomination. De ce fait, la reconstruction radicale a longtemps gardé une image détestable. Pourtant, l'ambition des radicaux a été relativement limitée. Ces hommes, dont beaucoup s'étaient illustrés dans les rangs des abolitionnistes, devenus de farouches unionistes en conflit fréquent avec Lincoln, avaient gagné leur influence au sein du parti républicain en ayant raison avant les autres. Les premiers, Thadeus Stevens ou Charles Sumner, prédisent l'échec de la reconstruction de Johnson ou la mauvaise volonté du Sud à accepter les leçons de la guerre. Quand ils proposent le suffrage des Noirs, ils ne sont pas suivis avant que les violences dans le Sud ne viennent leur donner une nouvelle fois raison, puisqu'il s'agit de chasser du pouvoir les élites traditionnelles, pour que la mesure soit adoptée. Au-delà de l'application des principes républicains dans le Sud - le suffrage et l'accès libre au travail pour chacun ce free labor qui les avait fait se dresser contre l'esclavage, les radicaux, n'ont pas de programme révolutionnaire sur le plan social et économique. Les rares, comme Stevens, qui proposent une large distribution de terres aux affranchis, au besoin en dépossédant les planteurs, ne sont pas suivis. Dans l'esprit de la plupart, l'égalité des conditions pour les Noirs et les Blancs doivent suffire à régler tous les problèmes. Une fraction des radicaux sont-ils pour le protectionnisme et le développement des industries, alors que d'autres sont partisans du libre-échange et du maintien d'une agriculture de petits propriétaires.

Pour toutes ces raisons, la reconstruction radicale est essentiellement politique, fondée sur des principes issus de la pensée du XVIIIe siècle, et elle ne s'est pas radicalisée au fil des mois.



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